Pédagogie de l’écoute Au service des enfants

Qui est Alfred TOMATIS ?

Célèbre dans le monde entier comme chercheur et comme thérapeute, il a donné ses véritables lettres de noblesse à l’oto-rhino-laryngologie, dépassant de ce fait considérablement les limites de cette discipline.

Le professeur Alfred TOMATIS a donné son nom à un certain nombre de lois dont « l’effet TOMATIS ». Il a inventé un appareil de stimulation auditive grâce auquel on peut tout rééduquer ou presque, ou combattre et guérir.

Du bégaiement au surmenage, de la dysorthographie et de l’échec scolaire à la perte de mémoire, à la dépression et à la perte de la volonté. Surtout, sa méthode est désormais connue au plan international pour l’apprentissage des langues vivantes. Ses travaux sur l’oreille l’ont amené à étudier le langage puis la communication : peu de chercheurs ont arpenté un aussi vaste domaine, de l’oreille à la psychologie…

Le père d’Alfred TOMATIS était chanteur et la musique a baigné son enfance pour jaillir comme la source éternellement vivifiante de sa vie. Il a rééduqué la Callas, Gérard Depardieu et bien d’autres stars qui « avaient des problèmes ». Mozart est sa passion : il lui a consacré un véritable livre d’amour.

Le chant grégorien habite sa vie et sa pensée ; et participe, lui aussi largement, aux techniques de rééducation pratiquées de par le monde.

Chercheur et inventeur de génie, le Pr. TOMATIS s’est de plus en plus tourné ces dernières années vers la psychologie et la réflexion philosophique.

Célèbre dans le monde entier comme chercheur et comme thérapeute, il a donné ses véritables lettres de noblesse à l’oto-rhino-laryngologie, dépassant de ce fait considérablement les limites de cette discipline.

Le professeur Alfred TOMATIS a donné son nom à un certain nombre de lois dont « l’effet TOMATIS ». Il a inventé un appareil de stimulation auditive grâce auquel on peut tout rééduquer ou presque, ou combattre et guérir.

Du bégaiement au surmenage, de la dysorthographie et de l’échec scolaire à la perte de mémoire, à la dépression et à la perte de la volonté. Surtout, sa méthode est désormais connue au plan international pour l’apprentissage des langues vivantes. Ses travaux sur l’oreille l’ont amené à étudier le langage puis la communication : peu de chercheurs ont arpenté un aussi vaste domaine, de l’oreille à la psychologie…

Le père d’Alfred TOMATIS était chanteur et la musique a baigné son enfance pour jaillir comme la source éternellement vivifiante de sa vie. Il a rééduqué la Callas, Gérard Depardieu et bien d’autres stars qui « avaient des problèmes ». Mozart est sa passion : il lui a consacré un véritable livre d’amour.

Le chant grégorien habite sa vie et sa pensée ; et participe, lui aussi largement, aux techniques de rééducation pratiquées de par le monde.

Chercheur et inventeur de génie, le Pr. TOMATIS s’est de plus en plus tourné ces dernières années vers la psychologie et la réflexion philosophique.

Alfred TOMATIS (01/01/1920 au 25/12/2001)

Docteur en Médecine de la Faculté de Paris

Oto-rhino-laryngologiste

Spécialiste des troubles de l’audition et du langage.

Titres et Distinctions :

  • Ex professeur de Psycholinguistique à l’école des Psychologues praticiens de l’Institut Catholique de Paris
  • Ex Directeur du Laboratoire de Psychophysiologie acoustique du centre d’essai des propulseurs de Saclay.
  • Membre Honoris Causa du Dortmundt institut de Munich
  • Membre honoris Causa de l’Université de Potschefsroom
  • Ex professeur de l’école d’Anthropologie de Paris, chaire de Linguistique
  • Chevalier de la Santé Publique (1951)
  • Médaille d’or de la recherche Scientifique , Bruxelles (1958)/a>
  • Grande Médaille de Vermeil de la Ville de Paris (1962)/a>
  • Prix Clémence Isaure (1967)/a>
  • Médaille d’Or de la Société « Arts, Sciences et Lettres » (1968)/a>
  • Commandeur du Mérite Culturel et Artistique (1970)/a>
  • Médaille d’Honneur de la Société d’encouragement aux Arts et Lettres (1992)/a>
  • Prix de la République Italienne (1995)/a>
  • Prix du Spectrum International Institute U.S.A. (2000)/a>

Les trois premières phases sont réalisées avec la voix maternelle et/ou avec des séquences musicales (plus ou moins filtrées ou densifiées), des chants (du type grégorien) et des comptines.

Bibliographie principal d’alfed Tomatis

De nombreux ouvrages sont disponibles en diverses langues étrangères

 L’Oreille et le Langage 1963 Ed. du Seuil
 Education et Dyslexie 1972 Ed. E.S.F.
 De la Communication Intra-Utérine au Langage Humain 1972 Ed. E.S.F.
 Vers l’Ecoute Humaine (2 tomes) 1974 Ed. E.S.F.
 L’Oreille et la Vie 1977 d. E.S.F.
 La Nuit Utérine 1981 Ed. Stock
 L’Oreille et la Voix 1987 Ed. Laffont
 Les Troubles Scolaires 1989 Ergo Press
 Neuf Mois au Paradis 1989 Ergo Press
 Vertiges 1989 Ergo Press
 Nous Sommes Tous Nés Polyglottes 1991 Ed. Fixot
 Pourquoi Mozart ? 1991 Ed. Fixot
 Ecouter l’Univers 1996 Ed ; Laffont

Les travaux scientifiques d’afres Tomatis

Les principales étapes

 L’Oreille et le Langage 1963
 Les intégrateurs neurologiques 1980
 La voix maternelle 1980
 La surdité professionnelle 1952
 L’oreille musicale 1953
 L’oreille Directrice 1950
 L’Oreille Electronique 1958
 La relation audition-phonation : l’Effet Tomatis 1953
 La Voix chantée et parlée 1953
 La recharge corticale par l’oreille 1953
 Les lois Tomatis 1955
 La transmission du son : échographie 1955
 L’apprentissage de la langue maternelle> 1960
 les langues étrangère 1960
 La dyslexie 1972
 L’écoute fœtale 1972
 Nouvelle théorie de physiologie auditive 197
 La latéralité : la droite et la gauche 1978
 Le test d’écoute 1980

Naître à nouveau …

Dès la naissance, nous insistons sur tout signe de fermeture caractérisé par des troubles psychosomatiques entraînant par la suite certains problèmes de comportement (ne nuisant pas nécessairement aux apprentissages scolaires) qui peuvent être traités par nos techniques dès le plus jeune âge.

En voici quelques exemples :

  • Les insomnies avec cauchemar ou terreur nocturne
  • Les hypersomnies des enfants qui se réfugient dans le sommeil
  • Les anorexies au sein ou au biberon
  • Les apathies dues à des lésions accidentelles, suite à des accouchements difficiles.
  • La nervosité excessive avec colère, souvent observée auprès des cas avec accouchement provoqué, nervosité doublée d’angoisse chez certains enfants nés avec souffrance, fait observé chez les enfants dits « de remplacement » conçus trop rapidement après le décès d’un frère ou d’une sœur.
  • L’enfant né par césarienne peut-être aussi colérique. Cet enfant a besoin d’être allaité et dans tous les cas massé par sa maman car il s’est senti agressé et trahi dans son territoire. Cet enfant subit une carence de stimulation corticale qui normalement a lieu lors du passage de l’enfant par la voie naturelle.
  • Les perturbations respiratoires : asthme, très souvent observé auprès d’enfants ayant eu des circulaires du cordon et auprès d’enfants ayant eu une naissance retardée.
  • Spasme du sanglot, vomissements répétitifs des enfants non désirés, stress émotionnels vécus par la mère pendant la grossesse, suite à une catastrophe naturelle, une maladie, une opération, un décès dans l’entourage…
  • Les troubles cutanés, en particulier l’eczéma et d’autres somatisations à répétition qui vont des otites aux coliques et autres troubles digestifs.

Plus tard, dès la maternelle, les indications s’étendent à l’enfant hyperkinétique, énurétique, instable, inattentif, fatigable, excessivement introverti, à tout désordre de la communication lié à une perturbation ou à un affaiblissement du désir de communiquer et de connaître.

Autres applications : voir notre plaquette spécifiques aux enfants différents : autisme, I.M.C., syndrome de Down…

Plaquette difficultés scolaires : « un premier signe de fermeture… »

Difficultés scolaires

Difficultés scolaires

Un premier signe de fermeture…

Depuis des dizaines d’années, des parents désemparés viennent dans notre cabinet pour nous faire part des difficultés scolaires de leur enfant. « Il est dyslexique » nous disent-ils en reprenant un mot générique, savant mais, pour eux, vide de sens. Sous ce terme, les spécialistes placent indifféremment les troubles de lecture, d’écriture, d’orthographe, de calcul mais y ajoutent, dans la foulée, ceux de l’élocution, mémorisation et ceux, plus généraux encore, du comportement.

La dyslexie affecte profondément l’enfant car elle fait tâche autour d’elle, ne laissant rien hors de sa portée. Un dyslexique « voit » le monde à sa manière. N’ayant pas eu la chance d’associer correctement les sons et les noms aux objets, il utilise un langage qui, pour lui, a une signification dévaluée. Il communique en monnaie de singe et un univers qui n’est pas correctement « verbalisé » n’est qu’un montage imaginaire, qu’un théâtre d’ombres que l’on ne peut appréhender.

Le jeune enfant a ses handicaps de base (mauvaise écriture, dyslexie simple…), des troubles profonds de communication. Se rendant compte des sourires qu’il déclenche autour de lui ou de ses échecs répétés, il perd confiance. L’entourage se lasse et peu à peu un fossé se creuse. C’est le cercle vicieux, et toute son intégration au monde se trouve ainsi remise en cause.

Un enfant qui naît dans de bonnes conditions et avec le désir de communiquer, se laisse emporter vers la vie et va, étape par étape, apprendre à devenir un être social dans un long cheminement qui transforme un nourrisson en individu, puis en personnage. Mais, devant un monde extérieur jugé trop agressif, trop dissonant, ou un environnement familial qui ne « s’entend pas » l’enfant n’a qu’une façon d’exprimer son désarroi : il coupe le pont de la communication marquant ainsi son refus de rentrer dans l’écoute d’un monde jugé trop hostile.

Entre la surdité totale et la fabrication de zones à distorsions, il y a des nuances. Elles entraînent, à leur suite, des troubles de comportement ou d’apprentissage.

L’oreille est une arme puissante, défensive et dissuasive. Origine des blocages, elle peut devenir -si on la saisie bien- la source de toutes les thérapies.

Devant ces problèmes, d’importantes recherches ont pris naissance dans plusieurs pays, la mise au point aboutissant à différents démarches éducatives et pédagogiques.

Le Dr TOMATIS, médecin ORL de la faculté de Paris

Le Dr TOMATIS, médecin ORL de la faculté de Paris, est connu pour ses travaux concernant les processus d’écoute et de communication. Il a, dès 1947, mis en évidence les contre-réactions audio-phonatoires dans tous les phénomènes de la voix parlée et chantée.

Il a démontré que toute modification auditive apportait un changement manifeste dans le mode d’élocution d’une personne. Des expériences similaires réalisées chez les bègues ont abouti à une transformation de la lecture. Ces observations fondamentales ont amené Alfred TOMATIS à conclure que l’audition et la phonation étaient intimement liées.

C’est cette découverte qui a été publiée en 1957 à l’Académie des Sciences de Paris sous le nom d’EFFET TOMATIS.

Parallèlement à ces recherches, le Dr A. TOMATIS a pensé que le processus pouvait être mis en œuvre pour améliorer la lecture.

Par ailleurs, il a constaté que, dans les contre-réactions nécessaires à l’élaboration de la lecture et de l’écriture, l’oreille droite offrait une plus grande efficacité que l’oreille gauche : c’est l’oreille directrice.

D’autre part, le désir d’écoute se superpose au simple fait d’entendre. En effet, tout comme il existe une différence entre voir et regarder, il existe une différence entre entendre et écouter, cette dernière fonction impliquant un désir d’entrer en communication et exigeant la mise en action de certains muscles de l’oreille moyenne dans le but de viser le message reçu.

Ainsi, un enfant peut parfaitement entendre sans être capable d’écouter.

Dans ces conditions, l’enfant ne peut pas intégrer véritablement le langage. Celui-ci demeure pour lui « lettre morte ».

L’élève en difficulté scolaire reste un étranger au monde de la communication verbale, ne pouvant faire correspondre une image sonore au graphisme de la lettre.

Une telle distorsion de la fonction d’écoute va obliger l’élève à percevoir tous les sons de manière déformée.

Il va devoir faire des efforts de manière considérable –et souvent infructueux- pour comprendre et décoder le message qui lui est transmis.

Tous se passe comme s’il recevait le monde environnant à travers des filtres déformés. Il est à noter que la plupart des distorsions sont situées au niveau fréquentiel du message verbal.

Ceci permet de comprendre les difficultés auxquelles sont quotidiennement confrontés ces enfants tant en ce qui concerne l’expression parlée que l’expression écrite, la lettre n’étant en soi qu’un son à reproduire graphiquement.

la frustration et un sentiment d’échec

Au fur et à mesure que se multiplient ces tentatives de correction et de compensation, la fatigue, la frustration et un sentiment d’échec vont se développer et se doubler d’une perte de motivation.

Par voie de conséquence, l’élève aura du mal à soutenir son attention, à mémoriser ses leçons.

En outre, s’il existe des difficultés de perception au niveau de certaines bandes de fréquences, le développement normal du langage et de sa relation avec le monde extérieur risque d’en être perturbé.

Un tel enfant se trouve dans la situation de ne jamais pouvoir exploiter ses potentialités qui sont certaines mais restent inhibées par les difficultés d’écoute.

Si la dynamique du langage ne s’est pas imprimées neurologiquement, il va exister une dysharmonie susceptible d’imposer à l’élève un univers distordu. De tels enfants sont très souvent maladroits, gauches vis-à-vis de leur corps dont ils ne savent que faire.

Leur posture est souvent avachie et manque de naturel.

C’est pourquoi A. TOMATIS pense qu’il faut aborder les problèmes d’intégration scolaire en apprenant à l’élève à écouter, tout en lui redonnant confiance en lui et en ses potentialités.

Il a élaboré un test d’écoute pratiqué lors d’un bilan audio-psycho-phonologique initial (BAPP) qui permet de mettre en évidence la présence et la nature de possibles distorsions d’écoute, telles que :

  • difficultés d’analyser les sons (plus aigu ou plus grave)
  • difficultés de localisation des sons
  • distorsions auditives
  • hypersensibilité auditive
  • trouble de latéralité auditive etc.

Une fois le test d’écoute établi

Une fois le test d’écoute établi, nous envoyons alors à l’enfant (grâce à un appareil appelé « Oreille Electronique ») des sons qui, comme des haltères, vont faire travailler les muscles de l’oreille moyenne pour dégager le désir d’écouter.

L’enfant est plongé dans les conditions idéales de l’écoute, celles que tout homme et toute femme a connu pendant plusieurs mois de sa vie : in utero.

Le fœtus, dès le quatrième mois, a ouvert en profondeur son oreille dans le ventre de sa mère.

Il a connu des conditions d’écoute idéale dont il va garder la profonde nostalgie toute son existence. Les bandes magnétiques écoutées sous Oreille Electronique sont composées d’enregistrement de

la voix maternelle. Elles ont été filtrées de manière à ce qu’elles ne laissent passer que les fréquences effectivement entendues à ce premier stade de l’existence, essentiellement les aigus.

Quand la mère est absente, nous remplaçons sa voix par de la musique classique (notamment MOZART) traitée dans les mêmes conditions.

En retrouvant cette écoute idéale, l’enfant –au bout de quelques séances- manifeste un profond désir de communiquer.

Le traitement consiste à lui faire retrouver des bases solides lui permettant de rattraper son âge réel. Progressivement, les sons se défiltrent et l’enfant, un jour se retrouve dans les conditions normales d’écoute . C’est un moment très important du traitement, aux effets souvent aussi surprenants que ceux de l’accouchement.

L’enfant découvre une audition et une écoute « normale », poussé par une joie de vivre et un désir décuplé de communiquer qui, si tout va bien, réduit à néant ses anciennes distorsions et ses anciens blocages. Peu à peu, il prend possession de l’oreille correspondant à son âge, mais ses mécanismes d’apprentissage repartent à zéro.

Comme un orchestre qui s’adjoint un autre instrument, il rajoute à son univers une dimension fondamentale, mais doit tout réinterpréter en fonction de sa nouvelles « perception ».

Les dyslexiques sont alors invités à lire à haute voix, toujours sous oreille électronique, le plus fort possible, le corps bien vertical et la main droite placée devant la bouche. Au départ, c’est dur, comme pour les jeunes pianistes peinant sur les premières notes de la gamme.

Nous les laissons ânonner tout ce qu’ils savent, même s’ils ne comprennent pas ce qu’ils lisent.

Leur oreille se réveille, réentend correctement les sons et se les approprie. Progressivement, les mots s’associent en tandem, puis en groupes plus vastes, la lecture prend son rythme et permet à l’enfant d’accéder à la signification du texte.

La voix s’ouvre au tempo de la lecture. Elle se met en harmonie avec des trains d’ondes sémantiques qui favorisent l’éveil du cerveau. Cette lecture à haute (très haute) voix est conseillée également pour aider à maîtriser l’orthographe. Le texte « écrit » de cette manière est beaucoup plus communiquant, les arguments , les idées coulent mieux et le nombre de fautes d’orthographe diminue.

Ce cheminement vers la communication doit être réalisé avec la collaboration des parents qui jouent un rôle de soutien et doivent faire preuve d’une participation effective. Cette collaboration est un élément très important pour assurer une efficacité à l’égard de l’aide à apporter à l’enfant.

Pratiquement, nous proposons des séries de séances : une série de 30 heures réalisée intensivement (1 à 4 h par jour maximum) ou non intensivement au rythme déterminé par le BAPP*

initial, et 2 ou 3 séries de 15 heures durant 4 à 6 mois environ. Cette éducation de l’oreille pose, nous le savons, de nombreux problèmes aux parents, obligés d’accompagner leurs enfants à notre cabinet, souvent éloigné de l’école. Aux Etats-Unis et au Canada, des expériences réalisées depuis de nombreuses années prouvent que la meilleure solution est d’intégrer les appareils au système scolaire. Les enfants gagnent du temps et ce traitement retrouve sa véritable vocation d’éveil pédagogique.

Voir ci-dessous les expériences et résultats à ce jours.

Une expérience Nord-Américaine :

En 1978, le Congrès TOMATIS International se tenait à Toronto, au Canada. Les représentants d’un important laboratoire médical (MDS) proposent au Dr Tomatis de mettre en place ses techniques d’aide aux enfants en difficultés d’apprentissage, sur une grande échelle, de manière à réaliser des statistiques extrêmement précises. L’important budget dont disposait ce laboratoire lui en donnait effectivement les moyens.

Après avoir visité les établissements européens appliquant ces techniques, la société MDS a ouvert un premier centre à Toronto, capable de traiter 850 enfants sous Oreille Electronique et suivant le training classique que nous avons évoqué précédemment.

Les enfants ont été soumis à des dizaines de tests avant, pendant et après l’expérience, pour mesurer les progrès réalisés ou non.

C’était la première fois qu’une telle étude était entreprise. Le questionnaire auquel les enseignants et les parents furent également soumis avait l’ambition de mesurer les progrès réalisés dans tous les domaines de la communication et du comportement.

Il portait sur la « qualité de la structure de la phrase », la « lecture », la « richesse du vocabulaire », « l’intérêt par l’écriture », la « mémoire », la « concentration »… autant de paramètres que les enquêteurs MDS estimaient pouvoir mesurer.

A la question générale portant sur les progrès réalisés par l’enfant, il y eut 97 % de réponses positives. Ils se seraient contentés de 35 %. Dans le détail, les résultats sont encore plus spectaculaires. La concentration, la maturité, la mémoire, la qualité du vocabulaire et de la structure de la phrase, la lecture et la communication en général (autant de domaines spécifiques d’amélioration scrupuleusement répertoriés) ont progressé de plus de 75 % avec des pointes dépassant parfois les 90 % (pour la concentration notamment).

Les américains sont très attachés aux statistiques et ne se contentent jamais d’une seule expérience. L’équipe de MDS, l’année suivante, a déclenché 3 autres recherches. La première a été mise en place par le célèbre pédiatre Barbara WILSON, chef du service de neuropsychologie au North Shore University Hospital de New York.

La deuxième a été conduite par le Docteur Byron ROURKE, chef du département de neuropsychologie de l’hôpital de Windsor (Canada) et une troisième, par le Docteur Tim GILMOR du centre de Toronto. Cette fois-ci, la méthode TOMATIS était mise en compétition avec ce que les Etats-Unis et le Canada avaient de mieux en matière d’aides aux enfants en difficultés.

Là encore, les résultats furent largement positifs et, dans tous les cas, meilleurs que ceux obtenus par la concurrence, avec, en plus, un immense avantage : l’Oreille Electronique rend caduque les multiples entretiens avec les psychologues et permet de traiter des dizaines de dyslexiques à la fois.

Elle est donc beaucoup plus « rentable ».

Parallèlement à ces expériences, le centre de Toronto développe depuis quelques années des programmes spéciaux, les « Listening Training Program » pour des enfants présentant des difficultés d’apprentissage. Depuis 1982, des écoles en Ontario, au Québec, au Manitoba et au Saskatchewan, ont appliqué ce programme avec des résultats qui semblent satisfaisants, puisque les conseils scolaires ont voté chaque année le renouvellement de l’expérience.

A ce jour :

Voici quelques résultats récents de recherche sur l’efficacité de l’Audio-Psycho-Phonologie :

Méta-analyse publiée en 1999 par Tim Gilmor, basée sur 231 enfants en difficultés d’apprentissage.

Cette étude a été l’objet d’une publication pour une revue internationale (International Journal of Listening). L’utilisation de la Méta-analyse est une statistique très fiable qui permet de combiner les résultats expérimentaux de plusieurs recherches, afin d’en tirer des conclusions encore plus significatives. Cette étude s’est basée sur les résultats de l’audio-psycho-phonologie (APP) dans les publications suivantes

  • Dr Tim Gilmor, qui a fait une recherche sur 102 enfants ayant suivi des sessions d’APP à Toronto.
  • Dr Byron Rourke, de l’Université de Windsor, Ontario, qui a étudié 25 enfants de 9 à 14 ans, sur une période de plus d’un an.
  • Dr Barbara Wilson, de l’hôpital universitaire de North Shore USA, qui a étudié 25 enfants présentant un retard de langage, sur une période de 9 mois.
  • Peter Mould, responsable en chef de l’enseignement spécialisé de l’école de Brickwall House, East Sussex en Angleterre, qui a étudié l’évolution de 2 groupes de 46 enfants dyslexiques, de 10 à 15 ans, sur une période de 2 années.
  • Dr John Kershner, de l’Institut pour la Recherche en Pédagogie d’Ontario, qui a suivi les progrès de 32 enfants en difficultés d’apprentissage de 8 à 12 ans.

Les conclusions ont montré que l’audio-psycho-phonologie obtient des résultats significatifs dans les domaines suivants :

  • Compétences linguistiques
  • Psychomotricité
  • Maturité sociale et émotionnelle
  • Compétences cognitives
  • Capacité de perception auditive.

Recherche effectuée à Toronto sur un groupe de 400 enfants et adolescents

Les enfants présentaient des difficultés d’apprentissage bien documentées par les tests psycho-éducatifs. Les parents ont rapporté des progrès dans les domaines suivants :

  • Meilleure capacité de communication : 89 %
  • Meilleure concentration : 86 %
  • Diminution du niveau de frustration : 80 %
  • Progrès de lecture : 85 %
  • Amélioration du langage : 74 %
  • Meilleure capacité de mémorisation : 73 %
  • Progrès en orthographe : 69 %
  • Plus grande maturité : 84 %

Six mois après les sessions d’audio-psycho-phonologie,

  • 83 % des enfants avaient maintenu et/ou continué de progresser.
  • 14 % avaient maintenu quelques progrès, et seulement
  • 3 % n’avaient pas gardé les améliorations.

H.A. Stutt, chercheur canadien, a mis en évidence que l’audio-psycho-phonologie apporte des changements significatifs dans les domaines suivants :

    • Progression significative du quotient intellectuel (QI)
    • Progrès en lecture
    • Meilleure capacité d’adaptation
    • Meilleure capacité d’analyse sensorielle
    • Meilleure communication
    • Meilleure capacité d’expression verbale des pensées et des émotions.

Dans les années 80, le ministère français de l’Education a financé un programme d’audio-psycho-phonologie dans plusieurs écoles.

Les enfants étaient choisis en fonction de leur difficulté d’apprentissage. Les progrès observés par les professeurs et les parents ont permis de reconduire ce projet plusieurs années.

En 1983, De Bruto a conduit en Afrique du Sud une étude sur l’efficacité de l’audio-psycho-phonologie pour des personnes présentant un retard profond de développement.

Le groupe expérimental, formé d’enfants et de jeunes adolescents, âgés de 4 à 14 ans, partagé en 3 groupes :

Groupe A : application d’un programme d’audio-psycho-phonologie et d’un programme de stimulation de la motricité.

Groupe B : application d’un programme de musique (sans l’Effet Tomatis) et d’un programme de stimulation de la motricité.

Groupe C : sans traitement (groupe témoin).

Les tests psychologiques incluaient l’échelle de développement de Bailey. Les résultats des deux premiers groupes expérimentaux (A et B) ont montré une progression de l’âge mental.

La progression du groupe A (stimulé avec l’APP) était significativement plus grande que celle du groupe B (stimulé uniquement avec de la musique).

Aucun progrès n’a été observé pour le groupe C.

      • Dr TOMATIS est décédé le 25 décembre 2001
      • BAPP : bilan audio-psycho-phonologie
      • APP : audio-psycho-phonologie

Pour en savoir plus :

Lire :

Les troubles scolaires – Dr Tomatis – Ed Press Pocket

Education et dyslexie – Dr Tomatis – Ed ESF

Vous trouverez ci-après quelques exemples tirés du livre « Les troubles Scolaires » :

      • le Pire Sourd
      • Léon Le Bègue
      • Jackie paquet de nerfs
      • Pierrot la Lune

Le « Pire Sourd »

« il n’a aucune lésion de l’oreille mais il n’entend pas. »

L’enfant amené par ses parents est considéré comme sourd mais aucun ORL n’a pu le tirer d’affaire. Dans ces cas-là, nous sommes souvent les spécialistes de la dernière chance, tant ce phénomène semble échapper aux règles élémentaires de la Faculté et de la logique.

Ce petit enfant était venu au monde dans un ménage en grande difficulté ; dès ses premiers jours, il avait assisté, dans un appartement trop petit, à des scènes violentes entre ses parents. Le père rentrait dans un état d’ébriété avancé et faisait régner dans le foyer une véritable terreur qui se terminait parfois par des échanges de coups. La mère pouvait éventuellement se défendre, mais le bébé ? alors, pour ne plus supporter cet effrayant vacarme, il s’est réfugié dans la position de l’autruche : se boucher les oreilles pour ne pas entendre tout ce vacarme et fuir cette insupportable source d’angoisse. La mère, persuadée que son fils est sourd de naissance, montre des audiogrammes « plats » mais sans lésion organique pouvant les expliquer.

Soumis à un test d’écoute, l’enfant révèle une coupure totale entre ses oreilles et le cerveau, qui reste sans réaction aux épreuves qui lui sont proposées.

Après quelques semaines de stimulations auditives, il reconnaît la voix de sa mère et commence à tourner la tête quand il perçoit un bruit quelconque. Entre-temps, heureusement, le père a pris la poudre d’escampette, pour ne plus revenir.

Ces enfants, malheureusement, sont plus nombreux qu’on ne le pense. Mais leur sort se confond avec celui des « autistes ».

Pourtant la communication chez eux n’est probablement pas rompue. Elle passe par des voies extra-linguistiques plus ou moins facilement repérables. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous pouvons les tirer d’affaire rapidement, au grand étonnement des ORL, pour qui l’oreille ne sert souvent qu’à faire des otites, sans voir que cette maladie, quand elle se reproduit, a une importante dimension psychosomatique.

« L’otite à répétition » signale non seulement une série d’infections dont les antibiotiques ou les parcentèses peuvent venir à bout, mais entraînant des difficultés à rentrer en communication avec les autres, elle exprime une « volonté » de supprimer le contact en éliminant du circuit le capteur auditif. L’enfant trouve alors dans cette somatisation un moyen d’étouffer son désir d’écoute.

La fermeture à la sélectivité « Le Pire Sourd

Entre le « Pire Sourd » et l’enfant qui déploie son spectre auditif correctement, il y a autant de nuances que de manières de vivre. Certains enfants ont tiré, entre le monde et eux, un rideau qui laisse passer la lumière, mais transforme les objets en vagues formes sans définition ou en images déformées. L’oreille dispose d’un pouvoir analogue et aussi discriminatif.

Les sons se différencient en fonction de leur intensité, de leurs fréquences et de la valeur relative de chacune d’elles. L’écoute possède un sens aigu de la directivité et, en localisant les sons, aide l’enfant à se diriger et à s’orienter dans l’espace.

Une oreille fermée à une telle sélectivité et qui a émoussé la pointe de ces mécanismes, ne perçoit du langage qu’un brouhaha aux significations flottantes et imprécises.

Si, devant une fenêtre, on place un volet à claire voix , la vue devient partielle, le paysage tronqué et amputé. Ainsi, les astigmates souffrent-ils de véritables zones « blanches » dans leur vision. De même, dans une communication bancale, certains phénomènes se heurtent également à des résistances tenaces, et leur réception est éliminée de l’écoute, créant autour d’eux des zones de déformations.

L’univers sonore fermé à certaines fréquences n’est fait que de creux et de bosses, de plaies et de bosses, devrions-nous dire. Toutes ces fermetures, accumulées par un enfant en difficulté, se répercutent directement sur ses résultats scolaires et sur son développement.

Les mécanismes d’apprentissage ne « prennent » pas sur une communication aussi tordue, créant ainsi des bataillons de dyslexiques particulièrement typés.

Pierrot La Lune

Les élèves ont tous des instants d’inattention. Mais, interrogés brusquement par leur instituteur, ils sont souvent capables de répéter machinalement les derniers propos du cours. Même s’ils s’ont pas écouté d’une manière vigilante, ils ont entendu et leur oreille a fonctionné comme un magnétophone.

L’enfant « dans la lune » fait partie du folklore de tous nos souvenirs scolaires. Qu’il soit au fond de la classe ou au bord de la cour de récréation, rien ne semble le distraire de ses profondes rêveries. Le professeur et ses camarades ont pris l’habitude, pour lui parler, d’hausser le ton ou de lui taper sur l’épaule. Ces enfants sont la bête noire des enseignants et la risée de la classe. Tirés de leur torpeur, ils donnent des réponses ou ont des réactions tellement inadaptées, qu’elles font écrouler de rire l’assistance. Parfois, ils donnent l’impression d’être sous hypnose ou comme happés par un monde extérieur.

Deux attitudes bien distinctes nous placent en position d’écoute du monde extérieur, représentés par deux courbes complémentaires : l’aérienne et l’osseuse. Dans la première, les oreilles externes fonctionnent comme des écouteurs. Dans la seconde, c’est à une résonance et à une vibration interne que nous sommes sensibles.

La courbe aérienne est dominante, elle ouvre le pouvoir de la communication à l’interlocuteur. Mais elle ne domine pas pour autant la vibration interne qui permet de contrôler sa propre voix et de mesurer, par sa résonance, la force de pénétration d’un message dans tout le corps. En parlant, nous nous entendons également grâce à l’excitation de la conduction osseuse, qui attaque l’oreille interne comme le feraient des vibrateurs. Le message que nous communiquons subit un double contrôle : selon sa réception interne ou externe, il effectue une boucle cybernétique qui est la source de la communication.

La courbe osseuse, c’est le contrôle de ce que l’on doit percevoir soi-même, la courbe aérienne, de ce que l’on dit à l’autre, les deux voies ayant comme assiste de contrôler l’oreille interne qui donne la clef de cette boucle.

A l’inverse, certains cas présentent une conduction osseuse considérablement perturbée, privant le sujet de tout contrôle de son discours. Celui-ci se transforme en cette logorrhée que nous rencontrons, de manière caricaturale, chez les « délirants ». L’enfant parle sans parler, comme un enfant ferait du bruit dans la nuit pour distraire son angoisse.

A la suite d’une série d’otites particulièrement sévères ou pour une raison psychologique, un enfant peut inverser ses courbes auditives et prendre une posture qui le fixe dans sa vibration interne.

Le dialogue cesse, le contact est rompu. L’écoute, comme dans un miroir, se prend elle-même pour cible. Toujours sollicité par ses fantasmes, l’enfant décroche son attention en permanence. Il est ailleurs. Cette inversion varie, mais elle peut atteindre des dimensions colossales. Nous avons rencontré des enfants dont la courbe osseuse était 100 fois supérieure à celle de leurs camarades. L’écoute extérieure perd, dans ces cas extrêmes, jusqu’à 35 décibels.

Elle est proche de la surdité profonde. Cette attitude affecte également la sélectivité des sons. Une inversion de la perception des aigus (droite ou gauche) porte l’enfant à des rêveries tournées vers la construction d’un monde intérieur riche et complexe. On dit alors qu’il a beaucoup d’imagination. Mais la communication avec l’autre étant rompue, ces artistes en herbe pourront difficilement nous faire partager leurs idées. Une fixation sur une bande passante, située en dehors de celle du langage, amoindrit la puissance de communication et entraîne l’enfant vers des préoccupations toutes autres.

Jackie Paquet de Nerfs « hyperactif »

Aujourd’hui, on appelle cet enfant un « hyperactif ».

Si notre doux rêveur se transforme en marmotte, ce n’est pas le cas d’une autre figure typique de la classe : « l’agité du bocal ». impossible de le fixer sur sa chaise. Il bouge, se retourne vers ses camarades, est incapable de fixer son attention sur un exercice et adore chahuter. Un véritable « paquet de nerfs ». de bonne composition, cet élève est toujours prêt à répondre au professeur. Son petit doigt se lève rapidement quand une interrogation est lancée à la volée. Hélas ! quand il prend la parole, les phrases sortent mal articulées, « boulées » dans un galimatias incompréhensible et dépourvu de toute logique. L’enfant s’en rend compte, souffre, mais repart de plus belle dans une nouvelle étourderie. Dès les premiers mots de la dictée, les fautes sont au rendez-vous. Orthographe, syntaxe, calligraphie, rien ne lui résiste. D’ailleurs, dans cet exercice, l’enfant ne va jamais très loin. La plus simple activité, si elle demande un minimum d’attention, représente pour lui un obstacle infranchissable, comme une montagne à soulever.

Ces enfant, dit-on, ne « tiennent pas en place ». Ils ne tiennent pas nom plus la distance. Le marais où ils sont enlisés révèle leur incapacité à se fixer des objectifs. Ils manquent de sens d’orientation et d’organisation. Le langage, qui est une machine structurée et dirigée, les trahit tout de suite. Par ailleurs, donnez-leur un arc et des flèches, d’un trait mal assuré, ils louperont également la cible à tous les coups… Leur corps exprime aussi cette difficulté spatio-temporelle , cette latéralité chaotique, qui est à la source de leur handicap. Placés devant un orchestre symphonique, ce sont de piètres mélomanes, incapables d’associer une note à un instrument, tendant l’oreille vers la flûte quand ils croient entendre le hautbois. Les oreilles ne font guère la différence entre les graves et les aigus.

Un tel handicap devient dangereux quand il s’agit de traverser la rue : le véhicule dont le vrombissement se fait entendre, de quel côté vient-il ? Comme un radar désorienté, ces enfants vivent dans le monde des signaux impossibles à localiser.

Comment y réagiraient-ils correctement ? par quel bout les prendre et les comprendre ?

Léon Le Bègue

Il amuse ou il agace, cajolé ou pris en pitié… Le succès du bèque est toujours assuré. Son discours chaotique demande une attention renforcée de l’auditoire et le bègue adore qu’on s’occupe de lui.

Pierrot La Lune hésite devant un monde sans latéralité et finit, bon gré mal gré, par suivre une vague direction. Léon le bègue n’y parvient pas. Il ne fait aucune différence entre la droite et la gauche. Son discours si caractéristique est à l’image de son écoute. Ses deux oreilles se « marchent sur les pieds ». elles semblent en concurrence. Aucune ne prend cette commande de l’écoute qui permet au discours de retrouver sa cohérence, son rythme et sa fluidité. Sa voix dévale comme un jeune torrent fougueux. Chaque mot, comme un rocher, est un obstacle à sa course.

La latéralité se décide entre 2 et 4 ans. Avec elle, l’enfant quitte son état de bébé pour découvrir que le monde a un sens et un devenir. Certains, comme les bègues, refusent de franchir cette étape et… de grandir. Paradoxalement, la peur de mourir est pour eux plus forte dans les jeunes années qu’à l’âge adulte.

Le bègue cède à un maître puissant qui sommeille en chacun de nous : le nourrisson qui, chaque matin, nous suggère de faire la grasse matinée au lieu de partir travailler. Nous avons appris à l’amadouer. Pas le bègue qui est devenu l’esclave d’un tyran.

p>Il est très difficile d’éduquer ce genre d’enfant, car il a trouvé dans son handicap de phénoménales compensations, en bâtissant un monde intérieur éternellement jeune.

Les Débiles Affectifs

Jackie, Léon maintiennent pourtant le contact avec les autres. La communication passe tant bien que mal. Mais certains enfants ont mis le paquet en accumulant tous les systèmes de verrouillage. Maladroits, ils traînent leur corps comme un boulet, restent des heures sans dire un mot et ne s’intéressent à rien. Les propos du maître, les mots les plus simples passent à 10 000 années-lumières de leur cerveau et de leurs oreilles… ils restent sans réaction. Leur courbe auditive est affaissée, presque écrasée ; les sons ne leur parviennent qu’étouffés et à travers mille distorsions.

On les prendrait pour des sourds et muets, s’ils ne lâchaient parfois de vagues propos d’une voix morne, terne et privée d’harmoniques.

A l’école, les professeurs se sont résignés à les considérer comme « d’indécrottables crétins » ou des « cancres tenaces ». Ils les ont installés au fond de la classe où ils auront tout loisir pour préparer leur redoublement et bientôt leur éviction du système scolaire normal. Des médecins consultés les rangent dans la catégorie des « débiles légers » et laissent peu d’espoir aux parents.

Pourtant, avec un peu d’attention et d’amour, on remarque chez eux, dans un regard, un geste, dans un bout de phrase, des éclairs fugaces de lucidité et d’intelligence. Ils lancent des SOS, car leur état n’a rien à voir avec une tare génétique quelconque. Ils sont devenus « débiles » par la force des choses mais, au départ, ils sont surtout victimes d’un profond blocage affectif.

L’éducation de ce genre d’enfant n’est pas chose facile à réaliser, à cause de son environnement qui le considère comme irrécupérable. Il manifeste cependant des signes de progrès qui peuvent d’ailleurs passer pour une « régression ». En effet, l’enfant, en « s’éveillant », retrouve un comportement qui ne correspond pas à son âge réel. Il reprend la route depuis l’endroit de sa chute.

Si un tout petit donne une « tape » à sa mère, l’entourage jugera cette attitude d’agressivité comme la marque plutôt sympathique d’un caractère qui se façonne. Si un grand gamin costaud de 12 ans se comporte de la même manière, ce geste (qui peut être dangereux) passera pour une inqualifiable agression et l’expression d’une profonde méchanceté.

Or, ce débile reprend le chemin du nourrisson qu’il n’a pas fini d’être, avec ses sautes d’humeur, ses maladresses, son évolution sinueuse et hasardeuse.

Paradoxalement, il avance en faisant machine arrière. Il récupère ses premiers mécanismes d’apprentissage abandonné en route. La famille hésite à le suivre car, elle aussi, a l’impression de revenir quelques années en arrière. Mais si l’enfant ne rencontre pas, dans ce nouveau départ, une environnement attentif et sollicitant, son évolution subira un coup d’arrêt supplémentaire, peut-être définitif.

L’enfant reconstruira son langage avec maladresse, hésitation. L’évolution sera contournée, ponctuée de retour en arrière, comme une marée qui prend son temps et voix sa course retardée par des dunes ou des rochers. Mais s’il dit « ceval » au lieu de cheval, c’est déjà mieux que « dada » !

Il y a dans cette évolution la reconstitution d’une phonétique à laquelle les parents –retrouvant leur rôle d’éducateurs- doivent être sensibles. Cependant cette évolution est fragile et l’enfant, comme un escargot qui sort de sa coquille, se referme au moindre mouvement agressif. Bien « coaché » il va corrigé lui-même ses défauts, organiser ses nouveaux codages.

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lus son langage s’élabore, plus son vocabulaire s’enrichit et plus son oreille s’ouvre comme un diaphragme. En s’affinant, celle-ci gagnera dans la perception des « aigus », déploiera son spectre sur une plus large étendue constituant la base d’une meilleure maîtrise du corps.

Rencontre des trois autres types

Le bafouilleur, le sourd, le paumé et l’agité forment déjà une belle galerie de portraits. Ces élèves sont les premiers candidats à l’échec scolaire, car ils sont tous en décalage dans la sphère de la communication et de l’écoute. Sans former la majorité de la classe, ils manifestent des troubles –comme des traits de caractère- qui peuvent d’ailleurs se retrouver à des degrés divers chez un nombre important d’élèves.

Mais les autres ? Forment-ils une caste privilégiée aux performances interchangeables ? Y a-t-il un étalon or de la communication ? Pour ce qui est de l’oreille, comme dans le domaine de la morphologie, nous détectons trois types de tempéraments. Vus à l’état pur, ils sont tous les trois bien spécifiques. En fait, nous sommes des mélanges de ces trois tendances, mais il existe des traits dominants.

Body Physical

« C’est de la bonne pâte », a-t-on l’habitude de dire en parlant de ce garçon costaud, toujours de bonne humeur et qui construit sa scolarité sans problème particulier.

C’est également « de la bonne oreille ». Son écoute, ouverte sans difficulté sur tout le spectre sonore, présente une courbe harmonieuse épousant correctement les graves et les aigus.

S’arrangeant de tout, ces enfants sont joviaux, truculents, toujours de bonne humeur. Ils sont parfois un peu turbulents, mais c’est parce qu’ils manifestent trop leur joie de vivre à travers une solide constitution physique. Leur écoute ouverte sur tout le spectre maîtrise parfaitement le système nerveux.

Physiquement, ils sont « râblés » et robustes.

Ils n’ont pas de problèmes de langage ni troubles particuliers de la personnalité. Autant dire que nous ne les voyons jamais en consultation.

Le raisonneur

Une courbe auditive « en dôme » avec une perte dans les graves et perception médiocre des aigus indique, chez un enfant, un caractère raisonné et raisonneur. Ce garçon manifestera une propension à s’enferrer dans une logique parfois proche de l’entêtement. Attiré par les sciences exactes, il s’intéresse aux mathématiques ou au droit. Aimant les efforts physiques, il tient souvent à se construire une solide musculature. Le sport l’attire car il développe son amour de la compétition et y retrouve son goût pour les règles bien établies. Le raisonneur n’aime pas le hasard et se fie peu à son intuition. Il a barré en lui ses impulsions à la créativité et son caractère le rend méfiant, parfois intolérant ou agressif vis-à-vis de phénomènes qui échappent à son univers.

Emotion garantie

Une écoute particulièrement sensible aux sons aigus est le signe d’un tempérament émotif. Les fréquences hautes ont le pouvoir d’être intégrées très rapidement par le cerveau. Plus rapides et plus nombreuses que les fréquences graves, elles mettent le système nerveux directement en action et déclenchent des sensations d’une grande richesse.

Cet être sensible, à la silhouette longiforme, a des antennes extraordinaires qui en font un psychologue né. Pour cet enfant, tout a valeur de signe mais il manque d’humour. Nous le voyons souvent en consultation, car il est fragile et il a besoin d’être protégé plus que les autres. Pendant les récréations, ils reste souvent seul pendant que ses camarades jouent. Il n’en souffre pas car son plaisir est d’observer les autres. Tout lui paraît fade à côté de la dynamique du vécu intérieur.

Le Physique se balade dans un univers horizontal, le raisonneur se meut dans les sphères de l’intellect et l’émotif plane au-dessus de tout le monde. Chacun a ses propres limites et pris dans l’absolu, peut développer une pathologie.

Le premier, bloqué sur l’horizontal, ne verra pas plus loin que le bout de son nez. Le second, entraîné par ses rationalisations ne comptera guère au-delà de 2+2=4, et le troisième aura une fâcheuse propension à perdre le sens des réalités ou à déraper dans l’ésotérisme.

Ces caractères n’ont rien à voir avec l’intelligence pure. Ils indiquent l’ouverture d’un enfant à la communication et la manière dont il intègre son environnement. Les enseignants y trouveront une explication aux relations amicales ou conflictuelles qui se forment entre les élèves à l’intérieur ou à l’extérieur de l’école. Les enfants choisissent souvent pour ami un garçon ou une fille de tempérament opposé.

Un trio d’inséparables est souvent fait d’une harmonisation entre un « bon gros sympathique », un « intellectuel attentif » et un « doux rêveur ».

Mais le proverbe « qui se ressemble s’assemble » retrouve sa vérité dès qu’on passe au groupe. Emettant sur une longueur d’onde identique, les courbes auditives de même tempérament s’emboîtent les unes dans les autres somme des poupées russes.

Quand ils sont en nombre trop important, les caractère différents sont en porte à faux et ont du mal à faire coïncider leur courant de sympathie. Les enfants sont particulièrement sensibles à ces accrochages spontanés et irrationnels entre les êtres. Devenus adultes, ils vont perdre cette capacité à communiquer de manière extra-linguistique.

Parfois, nous la retrouvons dans des situation un peu originales. Qui, par exemple, n’a pas senti un regard insistant se poser derrière son dos, dans le métro ou à la terrasse d’un café ? nous détournons immédiatement la tête pour retrouver un vieil ami, une relation perdue de longue date, quelqu’un qui avait une raison bien particulière de nous observer ainsi à la dérobée.

Nous sommes démunis devant de tels phénomènes. Ils prouvent que l’écoute ne se réduit pas à la simple audition. Ces fameuses antennes mobiles sollicitent notre système nerveux en totalité. Un jour, peut-être saurons-nous les utiliser »

Dr Alfred TOMATIS.hasard et se fie peu à son intuition. Il a barré en lui ses impulsions à la créativité et son caractère le rend méfiant, parfois intolérant ou agressif vis-à-vis de phénomènes qui échappent à son univers.

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