Une fois le test d’écoute établi, nous envoyons alors à l’enfant (grâce à un appareil appelé « Oreille Electronique ») des sons qui, comme des haltères, vont faire travailler les muscles de l’oreille moyenne pour dégager le désir d’écouter.

L’enfant est plongé dans les conditions idéales de l’écoute, celles que tout homme et toute femme a connu pendant plusieurs mois de sa vie : in utero.

Le fœtus, dès le quatrième mois, a ouvert en profondeur son oreille dans le ventre de sa mère.

Il a connu des conditions d’écoute idéale dont il va garder la profonde nostalgie toute son existence. Les bandes magnétiques écoutées sous Oreille Electronique sont composées d’enregistrement de

la voix maternelle. Elles ont été filtrées de manière à ce qu’elles ne laissent passer que les fréquences effectivement entendues à ce premier stade de l’existence, essentiellement les aigus.

Quand la mère est absente, nous remplaçons sa voix par de la musique classique (notamment MOZART) traitée dans les mêmes conditions.

En retrouvant cette écoute idéale, l’enfant –au bout de quelques séances- manifeste un profond désir de communiquer.

Le traitement consiste à lui faire retrouver des bases solides lui permettant de rattraper son âge réel. Progressivement, les sons se défiltrent et l’enfant, un jour se retrouve dans les conditions normales d’écoute . C’est un moment très important du traitement, aux effets souvent aussi surprenants que ceux de l’accouchement.

L’enfant découvre une audition et une écoute « normale », poussé par une joie de vivre et un désir décuplé de communiquer qui, si tout va bien, réduit à néant ses anciennes distorsions et ses anciens blocages. Peu à peu, il prend possession de l’oreille correspondant à son âge, mais ses mécanismes d’apprentissage repartent à zéro.

Comme un orchestre qui s’adjoint un autre instrument, il rajoute à son univers une dimension fondamentale, mais doit tout réinterpréter en fonction de sa nouvelles « perception ».

Les dyslexiques sont alors invités à lire à haute voix, toujours sous oreille électronique, le plus fort possible, le corps bien vertical et la main droite placée devant la bouche. Au départ, c’est dur, comme pour les jeunes pianistes peinant sur les premières notes de la gamme.

Nous les laissons ânonner tout ce qu’ils savent, même s’ils ne comprennent pas ce qu’ils lisent.

Leur oreille se réveille, réentend correctement les sons et se les approprie. Progressivement, les mots s’associent en tandem, puis en groupes plus vastes, la lecture prend son rythme et permet à l’enfant d’accéder à la signification du texte.

La voix s’ouvre au tempo de la lecture. Elle se met en harmonie avec des trains d’ondes sémantiques qui favorisent l’éveil du cerveau. Cette lecture à haute (très haute) voix est conseillée également pour aider à maîtriser l’orthographe. Le texte « écrit » de cette manière est beaucoup plus communiquant, les arguments , les idées coulent mieux et le nombre de fautes d’orthographe diminue.

Ce cheminement vers la communication doit être réalisé avec la collaboration des parents qui jouent un rôle de soutien et doivent faire preuve d’une participation effective. Cette collaboration est un élément très important pour assurer une efficacité à l’égard de l’aide à apporter à l’enfant.

Pratiquement, nous proposons des séries de séances : une série de 30 heures réalisée intensivement (1 à 4 h par jour maximum) ou non intensivement au rythme déterminé par le BAPP*

initial, et 2 ou 3 séries de 15 heures durant 4 à 6 mois environ. Cette éducation de l’oreille pose, nous le savons, de nombreux problèmes aux parents, obligés d’accompagner leurs enfants à notre cabinet, souvent éloigné de l’école. Aux Etats-Unis et au Canada, des expériences réalisées depuis de nombreuses années prouvent que la meilleure solution est d’intégrer les appareils au système scolaire. Les enfants gagnent du temps et ce traitement retrouve sa véritable vocation d’éveil pédagogique.

Voir ci-dessous les expériences et résultats à ce jours.

Une expérience Nord-Américaine :

En 1978, le Congrès TOMATIS International se tenait à Toronto, au Canada. Les représentants d’un important laboratoire médical (MDS) proposent au Dr Tomatis de mettre en place ses techniques d’aide aux enfants en difficultés d’apprentissage, sur une grande échelle, de manière à réaliser des statistiques extrêmement précises. L’important budget dont disposait ce laboratoire lui en donnait effectivement les moyens.

Après avoir visité les établissements européens appliquant ces techniques, la société MDS a ouvert un premier centre à Toronto, capable de traiter 850 enfants sous Oreille Electronique et suivant le training classique que nous avons évoqué précédemment.

Les enfants ont été soumis à des dizaines de tests avant, pendant et après l’expérience, pour mesurer les progrès réalisés ou non.

C’était la première fois qu’une telle étude était entreprise. Le questionnaire auquel les enseignants et les parents furent également soumis avait l’ambition de mesurer les progrès réalisés dans tous les domaines de la communication et du comportement.

Il portait sur la « qualité de la structure de la phrase », la « lecture », la « richesse du vocabulaire », « l’intérêt par l’écriture », la « mémoire », la « concentration »… autant de paramètres que les enquêteurs MDS estimaient pouvoir mesurer.

A la question générale portant sur les progrès réalisés par l’enfant, il y eut 97 % de réponses positives. Ils se seraient contentés de 35 %. Dans le détail, les résultats sont encore plus spectaculaires. La concentration, la maturité, la mémoire, la qualité du vocabulaire et de la structure de la phrase, la lecture et la communication en général (autant de domaines spécifiques d’amélioration scrupuleusement répertoriés) ont progressé de plus de 75 % avec des pointes dépassant parfois les 90 % (pour la concentration notamment).

Les américains sont très attachés aux statistiques et ne se contentent jamais d’une seule expérience. L’équipe de MDS, l’année suivante, a déclenché 3 autres recherches. La première a été mise en place par le célèbre pédiatre Barbara WILSON, chef du service de neuropsychologie au North Shore University Hospital de New York.

La deuxième a été conduite par le Docteur Byron ROURKE, chef du département de neuropsychologie de l’hôpital de Windsor (Canada) et une troisième, par le Docteur Tim GILMOR du centre de Toronto. Cette fois-ci, la méthode TOMATIS était mise en compétition avec ce que les Etats-Unis et le Canada avaient de mieux en matière d’aides aux enfants en difficultés.

Là encore, les résultats furent largement positifs et, dans tous les cas, meilleurs que ceux obtenus par la concurrence, avec, en plus, un immense avantage : l’Oreille Electronique rend caduque les multiples entretiens avec les psychologues et permet de traiter des dizaines de dyslexiques à la fois.

Elle est donc beaucoup plus « rentable ».

Parallèlement à ces expériences, le centre de Toronto développe depuis quelques années des programmes spéciaux, les « Listening Training Program » pour des enfants présentant des difficultés d’apprentissage. Depuis 1982, des écoles en Ontario, au Québec, au Manitoba et au Saskatchewan, ont appliqué ce programme avec des résultats qui semblent satisfaisants, puisque les conseils scolaires ont voté chaque année le renouvellement de l’expérience.

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